QUAND VIENDRA LA VAGUE

Fable écologiste et apocalyptique, Quand viendra la vague est une comédie humaine aux allures de Jugement dernier. Le déferlement d’une vague bouleverse l’écosystème d’une petite île et menace de frapper de plus belle. Avec humour, la pièce oscille entre jeu réaliste et fiction apocalyptique. Qui survivra à la mystérieuse crue ? Qui « mérite » d’être sauvé ? Assis sur un rocher, Mateo et Letizia assistent à la montée des eaux et procèdent à la sélection des espèces. A l’heure du règlement de comptes et de l’effondrement de leur monde, ces maîtres du jeu sauront-ils pardonner aux fantômes du passé et se libérer de leur insularité ?

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Fable philosophique et écologique

Quand viendra la vague articule au moins deux questions au cœur de réflexions et préoccupations personnelles, qui sont également celles de la compagnie depuis sa création. L’une est écologique, environnementale et s’interroge sur les conséquences annoncées du réchauffement climatique : ici, une inexorable et imminente montée des eaux à l’échelle mondiale, qui redessine peu à peu les géographies des continents, des littoraux, des insularités. De manière plus évidente et plus imminente, une étude publiée en mai 2020 dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences, « met en lumière les risques maximaux auxquels le monde pourrait être soumis dans les prochaines décennies à moins que nous ne parvenions à inverser la tendance. Si rien n’est fait pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, un tiers de l’humanité pourrait vivre, d’ici à cinquante ans, dans des endroits aussi chauds que le Sahara aujourd’hui. Ces 3,5 milliards de personnes sortiraient alors de la « niche climatique » dans laquelle les humains ont prospéré depuis six mille ans. Des conditions climatiques presque invivables ». Au-delà du constat qui est absolument terrifiant, il y a là matière à questionner sur la manière dont nous envisageons d’agir, concrètement, pour appréhender ce monde du futur.

La seconde question centrale du texte d’Alice Zeniter tient plus du philosophique. S’il est une réflexion sur l’écologie, Quand viendra la vague « est peut-être plus encore une réflexion sur l’accueil des apatrides, c’est-à-dire de ceux qui n’ont plus de chez soi, ceux que la guerre ou la misère chasse de chez eux, et ceux que la « vague » forcera à l’errance». Les premiers réfugiés climatiques du Vanuatu avaient ouvert au début du XXIème siècle une période qui promet de gigantesques bouleversements de notre rapport au monde dans les prochaines décennies. L’ONU évalue ainsi qu’en 2050, nous pourrions atteindre près de 250 millions de réfugiés climatiques. Question fondamentale et brûlante. Depuis une dizaine d’années en effet, l’Europe – politique et institutionnelle- et les nations européennes semblent à la fois sourdes et impuissantes à assumer l’impératif de l’accueil de dizaine de milliers de réfugiés. Partout sur la planète, les nations semblent de plus en plus privilégier les fermetures des frontières, des réponses toujours